Publié dans Editorial

Un projet de la discorde !

Publié le jeudi, 28 octobre 2021

Le projet de loi déposé au desk de l’Assemblée nationale, relatif à l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG), déchire l’opinion.
La députée Masy Goulamaly, indépendante et élue dans le District de Tsihombe, soumet à l’Assemblée nationale un projet de loi touchant l’ITG. D’emblée, le projet fait polémique. Différents milieux allant de l’église aux simples citoyens, en passant par les élus au Parlement, se manifestent. Les avis divergent selon la tendance des uns et des autres. Le débat fait rage !
Les chefs d’église ouvrent le bal. La commission épiscopale réunissant les évêques de l’ECAR de Madagasikara rejette dans un communiqué toute tentative d’interrompre le processus de la grossesse jusqu’à son terme, la naissance du bébé. C’est un crime contre la vie. L’Eglise catholique romaine sous la houlette du Vatican condamne l’interruption avant terme de la grossesse. Un fondamental que le Pape défend bec et ongles, autrement dit avec la plus grande fermeté. L’homme n’a pas le droit de disposer comme il l’entend à sa vie ou celle des autres. Une vérité cardinale à laquelle le Vatican défend profondément. Les dirigeants de l’église luthérienne emboitent le pas. Et ceux de l’église réformée (FJKM) ne vont pas tarder. Un coup de massue pour la parlementaire de Tsihombe dans la mesure où le régime, quel qu’il soit, n’osera pas affronter la toute puissance du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) ni passer outre à sa recommandation. Tourner le dos aux chrétiens à Madagasikaraest un risque qu’il ne faudra jamais oser le faire.
Au niveau de l’Assemblée, les élus se divisent jusqu’à en arriver aux prises de bec. La députée Anyah, élue dans le IIIème Arrondissement de la Capitale, appartenant à la majorité présidentielle, dans une longue publication à travers les réseaux sociaux, argue la conviction chrétienne comme point de vue principal pour refuser le projet de la discorde. Elle fustige la « proposition » de son homologue de Tsihombe qui risque de donner libre cours à l’avortement.
Masy Goulamaly, une femme engagée, à sa manière, dans la lutte pour défendre le droit de la femme, vice-présidente de la commission de l’égalité du genre, de la promotion de la femme au sein du Parlement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), n’entend pas se laisser marcher. Elle déplore le fait qu’environ 3 000 femmes malagasy sont victimes de viol et d’inceste. Par ailleurs, nombreuses femmes du Sud, affaiblies par l’insuffisance alimentaire, meurent de l’avortement clandestin dont le nombre augmente dangereusement.
Parmi ces arguments phares, elle bétonne sur la nécessité de faire la différence entre IVG et ITG. L’interruption volontaire de grossesse n’est pas à confondre avec l’interruption thérapeutique de grossesse, insiste-t-elle. Si la première risque de conduire tout droit vers l’avortement non contrôlé sinon sauvage, la seconde n’intervient uniquement que sur ordre strict du médecin, en fonction de la santé de la mère et de l’enfant.
De tous les cas de figure, le débat à l’hémicycle risque fort de s’enflammer. Le sujet a été déjà débattu à l’Assemblée en 2017, mais les élus du peuple ont dû rebrousser chemin, étant donné la délicatesse du sujet et la polémique qu’il pourrait engendrer.
Projet de loi de la discorde, il en vaut la peine d’être abordé.
Ndrianaivo


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Editorial

  • Au beau fixe !
     Le Président de la République de Madagasikara Rajoelina Andry NIrina a reçu en audience au Palais d’Etat d’Iavoloha la ministre des Affaires étrangères du Japon Yoko Kamikawa. Une rencontre que certains observateurs qualifient d’historique sinon d’inédite.Le Japon faisait partie des pays ayant noué une relation diplomatique avec la jeune République malagasy. L’empire du Japon était ainsi présent dès les premières heures du retour de la Grande île à l’indépendance en 1960. Seulement voilà, en soixante ans de relation diplomatique, c’est la toute première fois qu’une haute personnalité japonaise du rang de chef de la diplomatie ait pu effectuer une visite officielle au pays. Une grande première que nous, Malagasy, nous ne voulions pas passer inaperçue traduisant ainsi une relation au beau fixe entre les deux Nations voire entre les deux peuples.Le pasteur Ravelojaona, 1879 – 1956, fasciné par le parcours fulgurant de l’économie japonaise à partir du début du siècle…

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